La thérapie par le tunnel : théorie et pratique

Le but de cet ouvrage, destiné à des thérapeutes qualifiés, est de les initier à l’utilisation du tunnel.

Dès la première rencontre avec un client, il est possible, grâce au tunnel, de déterminer l’existence de blessures qui, la plupart du temps, sont ignorées de la personne. Cette thérapie consiste essentiellement à « nettoyer » le tunnel, c’est-à-dire à intégrer les réminiscences traumatiques qui sont à l’origine des problèmes vécus par le client. Le passé assimilé cesse alors de nuire. Pierre Janet, chez qui on trouve le fondement théorique de cette thérapie, a écrit dans « L’État mental des hystériques » : « C’est dans cette voie, dans la recherche des procédés pour détruire les états émotifs qui persistent automatiquement, que seront faites les recherches les plus utiles pour la thérapeutique mentale. » La thérapie par le tunnel est l’un de ces « procédés ». Elle appartient à l’orientation psychodynamique.

Quand une thérapie ne va nulle part, c’est dû souvent à la présence de réminiscences traumatiques dont on ne tient pas compte. L’utilisation du tunnel est alors une excellente façon de solutionner ce problème.

Dans cet ouvrage, un traumatisme s’entend de toute situation qui dépasse la capacité d’adaptation d’une personne. Il n’est donc pas limité à l’acception plus stricte que lui donne le DSM-IV.

Je suis psychologue-clinicien. J’ai complété ma formation dans les approches thérapeutiques suivantes : Gestalt, programmation neurolinguistique, thérapie par le tunnel et EMDR. En plus de ma pratique privée, je suis formateur en thérapie par le tunnel.

Pour faciliter l’utilisation de la thérapie par le tunnel, j’ai préparé un DVD pour en illustrer les principaux modes d’intervention. Ce DVD jumelé au livre La thérapie par le tunnel : théorie et pratique sont à mon sens assez explicites pour permettre à un thérapeute d’expérience d’utiliser cette approche avec ses clients. Par contre, certains se sentiront sans doute plus à l’aise d’en avoir d’abord vu une démonstration plus élaborée avant de procéder à son utilisation. C’est pourquoi j’offre aussi une session d’initiation (pour les groupes de 5 personnes ou plus) et de la formation individuelle. Aussi, il est possible de recevoir de la supervision, en personne ou par téléphone.

 

Le livre, La thérapie par le tunnel : théorie et pratique, et le DVD sont à mon sens assez explicites pour permettre à un thérapeute d’expérience d’utiliser cette approche avec ses clients. Par contre, certains se sentiront sans doute plus à l’aise d’en avoir d’abord vu une démonstration plus élaborée avant de procéder à son utilisation. C’est pourquoi j’offre aussi une session d’initiation dont voici le programme :

1ère journée :

De 9h à midi :

 

  • traumatisme et pathologie selon Pierre Janet
  • traumatisme et mémoire
  • la controverse sur les fausses-mémoires
  • la première rencontre avec le client : l’anamnèse
  • la technique de relaxation (DVD)
  • la fantaisie du tunnel (DVD)

De 1h 30 à 4h 30 :

 

  • la première session de thérapie : remarques préliminaires
  • vidéocassette d’une première session
  • audiocassettes de quelques sessions illustrant la diversité des cas

2ème journée :

De 9h à midi :

 

  • résistance : les différents types
  • le recadrage
  • signalisation idéomotrice

De 1h 30 à 4h 30 :

 

    • fin de la thérapie : le paysage
    • l’après-thérapie : visiter son tunnel, recadrage, auto-hypnose, EMDR, etc.
    • inhibition de l’action
  • Abus sexuelQuand j’ai commencé à pratiquer cette thérapie en 1985, la False Memory Syndrome Foundation n’existait pas et, même aujourd’hui, la controverse sur les fausses-mémoires est très loin d’avoir au Québec la même notoriété qu’aux U.S.A., où la thérapie que je présente dans ce livre va sans doute faire scandale dans certains milieux et même étonner dans d’autres, pourtant convaincus de l’existence de réminiscences traumatiques.

    Je ne me présente pas comme un clinicien spécialisé dans la thérapie pour victimes d’abus sexuel. D’abord, ce serait contraire à la prémisse fondamentale de cette thérapie, qui a pour objectif de débusquer des occultations, dont on ignore par définition la nature. En outre, je tiens à insister sur le fait que j’ai traité des cas d’abus psychologique aux conséquences beaucoup plus graves que celles de bien des cas d’abus sexuel. Au tout début de l’utilisation de cette thérapie, je me suis séparé du découvreur du tunnel pour plusieurs raisons, l’une d’elle étant qu’il voyait de l’abus sexuel partout. C’était évidemment une erreur de sa part, mais j’ai dû reconnaître avec les années qu’il y avait beaucoup plus d’abus sexuel que je ne l’avais jamais imaginé. Lors de la rédaction de mon premier ouvrage, j’ai fait la recension de mes cas et j’ai constaté la présence d’abus sexuel dans 47% d’entre eux. De ce nombre, 75% avaient été complètement occultés. Je ne suis donc pas de ces thérapeutes qui voient en l’abus sexuel la cause de tous les problèmes, loin de là, mais je dois reconnaître que cet abus est fréquent. Et je crois que le tunnel est un merveilleux instrument pour éviter justement de suggérer un abus sexuel : le processus de régression d’âge est amorcé à partir des indices d’occultation trouvés dans le tunnel. On part donc de ce qui est déjà là dans le tunnel. Il n’est aucunement question d’utiliser des fantaisies dirigées, des suggestions ou autres techniques. De plus, la consigne de base, pour le client comme pour le thérapeute, est de ne jamais rien chercher, mais de laisser venir. Lors de la première rencontre avec un client, je ne pose qu’une seule question sur la sexualité et je la pose à la fin : “Est-ce que vous avez quelque chose à mentionner au sujet de votre sexualité?” Je n’ai jamais suggéré à personne de poursuivre son abuseur devant une cour de justice.

     

    L’âge n’est pas un facteur à considérerL’âge, j’entends le vieil âge, n’est pas un facteur à considérer. J’ai eu de très nombreux clients dans la soixantaine et même quelques-uns âgés de 70 ans et plus. Dans sa livraison de l’été 1994, la revue Psychotherapy compte la thérapie pour les gens âgés au nombre des sept tendances les plus importantes présentement et déplore le manque de professionnels aptes à faire ce genre de thérapie.

    En thérapie par le tunnel, ça ne se passe pas différemment à un âge ou à un autre : il s’agit toujours de nettoyer le tunnel. J’ai cependant constaté chez une personne âgée de 72 ans un genre de démarche qui, je pense, serait bénéfique à un très grand nombre de personnes âgées. Ce qui est remonté appartenait à une catégorie d’événements que j’appellerais «les coups durs de la vie», qui avaient causé des blessures non encore cicatrisées et toujours vives. La démarche a refermé ces plaies et donné à la personne une sérénité qu’elle n’avait jamais connue. Cette thérapie si pacifiante a duré douze heures, soit six rencontres de deux heures chacune.

    Le vieillissement, comme toute autre étape de la vie, requiert une adaptation, laquelle peut être fort compromise par un traumatisme antérieur qui n’a jamais été liquidé. Des événements stressants comme la retraite, la diminution de revenus, la maladie, le décès d’un conjoint, de parents, d’amis, les enfants qui vivent au loin sont des pertes inhérentes au vieillissement pour lesquelles il faut faire un deuil. Celui-ci va être très difficile à faire, pour ne pas dire impossible, s’il y a un traumatisme antérieur qui n’a jamais été assimilé, car le deuil pour les pertes dues à ce traumatisme n’a jamais été fait. Pour employer une expression fort juste de Janet, la personne est restée «accrochée» à ce moment-là de sa vie. Un événement stressant à l’âge mûr sera alors un déclencheur et non la cause d’une crise marquée par la dépression, la fatigue chronique, l’insomnie ou l’angoisse. Comme la personne est âgée, on risque d’attribuer à tort ces symptômes post-traumatiques au processus de vieillissement.

    La thérapie par le tunnel est un excellent moyen pour permettre aux personnes âgées de faire les deuils indispensables par rapport à des événements particulièrement pénibles du passé. Réconciliation qui les habilite à jouir des gratifications inhérentes à cette dernière étape de la vie.

     

    Changement et métaphoreLe thérapeute n’a même pas à faire de métaphores en thérapie par le tunnel : c’est le subconscient de la personne qui les fait lui-même par des scènes symboliques. En voici un bel exemple. Durant sa thérapie, un client obtient une scène que je résume à peu près comme suit : il est couché sous une dalle qui tout à coup éclate. Il se produit une sorte d’éruption volcanique, il ressent énormément d’énergie en lui : “comme si j’avais trouvé mon centre”. A la suite de cette scène d’une durée maximale de 20 minutes, le symptôme est disparu complètement et n’est plus jamais réapparu.

     


    La durée
    Je ne peux jamais dire à un client le temps que durera sa thérapie. Je l’ignore. C’est le temps requis pour se rendre à la sortie du tunnel qui en décide. Donc, si on ne connaît pas le temps que va durer la thérapie, on sait au moins quand elle est terminée, soit par la sortie du tunnel. Avec les nuances à apporter concernant l’intégration subséquente au travail de régression d’âge, s’il y a lieu. La thérapie par le tunnel peut donc être une thérapie de courte durée, de très courte durée même, mais elle n’est pas une thérapie brève au sens où on l’entend en psychologie clinique pour au moins cette raison qu’on ne peut déterminer un temps précis pour la durée de la démarche. On peut encore moins en déterminer le sujet puisque par définition on ignore les causes du problème et on ne s’adresse pas au symptôme, mais aux causes sous-jacentes.

    Pour ce qui est de la durée de la thérapie, le nombre d’heures est très variable. 6% de mes cas ont duré moins de 10 heures, ce qui est exceptionnel. J’ai eu de nombreux cas entre 10 et 19 heures (18%), 20 et 29 heures (17%), 30 et 39 heures (16%), 40 et 49 heures (9%). Les 2/3 de mes cas ont duré 50 heures ou moins. Et j’ai eu quelques cas très lourds qui ont duré deux cents heures et plus. Je calcule les heures en faisant abstraction de la rencontre préliminaire qui dure entre une heure et une heure et demie. Il s’agit strictement du travail de régression d’âge, qui se termine par la sortie du tunnel et l’entrée dans le paysage. Ça ne signifie pas que la thérapie est terminée, bien que ce soit le cas pour bien des gens.


    Hypnose, régression d’âge et suggestion
    La régression d’âge est l’outil privilégié de la thérapie par le tunnel, celle-ci reposant sur le postulat fondamental que les problèmes actuels sont dus à des traumatismes occultés. Or ceux-ci ont causé un état psychophysiologique particulier au moment de l’encodage et le souvenir n’en est accessible que si l’individu est replongé dans le même état. Janet avait déjà observé ce phénomène, qu’il décrit ainsi :

     

    Le souvenir d’un acte est lié à la sensibilité qui a servi à l’accomplir, il disparaît avec elle, reste subconscient tant que cette sensibilité n’est pas rattachée à la perception normale, il réapparaît quand cette sensibilité est elle-même rétablie…C’est là une application nouvelle, mais facile à prévoir, des études que nous avons faites sur la mémoire.

      • L’expérience d’un traumatisme entraîne donc un apprentissage lié à l’état et la thérapie doit être faite en conséquence. Et le moyen utilisé par Janet et par bien d’autres depuis plus d’un siècle pour avoir accès au souvenir de cet apprentissage est l’hypnose. Cette stratégie est tout à fait logique, l’hypnose étant une forme de dissociation. Etant dans un état dissocié, l’hypnose, j’ai accès à des souvenirs eux aussi encodés dans un état dissocié. D’où l’importance de l’hypnose, qui peut être légère et souvent présente sans induction formelle.

    Janet, Breuer, Freud et une multitude d’autres ont eu recours à la régression d’âge. La nouveauté avec le tunnel est son utilisation systématique. Le tunnel, c’est le passé de la personne où sont codés tous les événements inconnus ou partiellement connus de son passé à l’origine de ses problèmes actuels. Grâce à la régression d’âge, la thérapie consiste essentiellement à faire revivre ces événements à la personne de façon à les intégrer. Et les déclencheurs de ces régressions sont déjà là dans le tunnel sous la forme d’une porte, d’une pierre, d’une flaque d’eau, d’une fissure au plafond et de je ne sais quoi encore. Il n’y a absolument aucun besoin pour le thérapeute de faire appel à des suggestions, à des fantaisies dirigées, à des méthodes confusionnelles ou autres techniques. La consigne de base en thérapie par le tunnel est de ne jamais chercher quoi que ce soit, mais de laisser venir. Tout est déjà là dans le tunnel.

     


    Le paysage
    Une fois l’exploration du tunnel terminée, la personne sort dans un paysage, souvent d’une merveilleuse beauté, où elle éprouve un bien-être extraordinaire. Il faut lui laisser tout le temps voulu pour savourer ce bonheur. Le client décrit son paysage, parfois d’un seul trait, ou par bribes entrecoupées de silences. On le voit sourire, rire et même pleurer de joie. Plusieurs disent qu’ils chantent, qu’ils dansent, qu’ils se roulent dans l’herbe verte. C’est une expérience de liberté, de légèreté, de communion à la vie. C’est l’euphorie. Cette expérience peut durer jusqu’à une heure.

     


    Prise de conscience
    Il arrive que le subconscient donne une série de scènes où rien en soi n’est occulté, mais qui révèlent à la personne une situation inacceptable dont elle ne se rendait pas ou ne voulait pas se rendre compte. Ça se produit très souvent dans des cas d’inhibition d’action. La personne ne peut plus nier ou continuer à se raconter des histoires : tout est devenu tellement évident.

     

    RéconciliationJuste avant ou même pendant la sortie dans le paysage, il arrive que se présentent des scènes symboliques de réconciliation, qui sont à l’inverse de ce qui s’est vraiment passé. Ces scènes sont bouleversantes pour la personne, mais lui apportent un grand apaisement. C’est comme si le subconscient donnait à la personne l’occasion de faire le deuil de son enfance malheureuse au moment où elle va sortir de son tunnel.

     


    Une thérapie pour le présent
    Dans sa vie d’aujourd’hui, quelqu’un peut être confronté à une situation à laquelle il n’arrive pas à réagir correctement. Il s’épuise même à le faire. Janet désigne ce genre de situation d’«accrochage», qu’il définit ainsi : «c’est l’épuisement que nous avons constaté chez les individus placés dans une situation trop complexe, trop difficile pour eux et dans laquelle ils se débattent indéfiniment.» Plus près de nous, Henri Laborit a qualifié cette situation d’inhibition de l’action. Et comme il a fallu aider le client victime de traumatismes à liquider son passé, de la même manière il faut aider celui qui est «accroché» dans son présent. Et la thérapie par le tunnel s’y prête à merveille. Celle-ci n’est donc pas utile uniquement pour le passé, mais aussi pour le présent. Lors de l’anamnèse, il apparaît que le client est pris dans un cul de sac : relation destructrice, emploi trop stressant, responsabilités démesurées, conflit de valeurs, etc. Grâce au tunnel, la personne en vient à voir clair dans ce qui se passe, à s’assurer de la décision à prendre et à mobiliser ses forces pour passer à l’acte. Cette démarche est généralement de courte durée.

    Cette notion d’accrochage ou d’inhibition d’action est très importante en thérapie par le tunnel, laquelle peut être aussi utile pour le présent que pour le passé. Dans les deux cas, il s’agit de trouver et de vivre en fonction de sa vérité. Et la vérité, si pénible soit-elle, est toujours libératrice.

     

Témoignages de clients
Trois semaines après la fin de sa thérapie,
un client m’écrivait une lettre dont voici un important extrait :
 

Jusqu’à maintenant, je ne puis que constater les effets positifs de l’expérience que j’ai eu le privilège de vivre chez toi. J’ai vraiment trouvé ce que j’allais chercher, à savoir d’être libéré de ma gêne et de ma timidité, expressions d’un vide en moi, et qui rendaient pénibles et redoutables mes relations interpersonnelles. Ce qui m’a été donné, dans mon expérience de thérapie, me fut une vraie surprise. En me mettant à l’écoute de mon subconscient, j’étais plein de préjugés : je m’attendais, d’une part, à “ comprendre ” des choses sur mes comportements, à trouver des “ explications ”, et, d’autre part, je craignais de découvrir au fond de moi une sorte de soubassement de misère, de pauvreté et de mal. Or c’est tout à fait autre chose qui s’est passé. Je n’ai pas reçu des “ explications ”, mais j’ai contacté existentiellement une part profonde de moi-même dont j’avais été coupé dans mon enfance. Ce fut pour moi une expérience au sens fort du terme, un vécu accueilli avec reconnaissance. Le meilleur fut que cette expérience s’avéra éminemment positive : j’ai découvert au coeur de moi-même, non plus un vide, mais un plein, un centre incandescent de vie, une sorte de noyau atomique singulièrement chargé d’énergies, de dynamismes, un volcan prêt à faire éruption…Je m’attendais si peu à cela que je ne puis douter du message qui m’a été donné par cette expérience.Je dois constater que, jusqu’à maintenant, je n’ai plus ressenti ni gêne, ni timidité. Il n’y a plus de vide en moi, mais du plein! Je me sens plus à l’aise dans mes relations interpersonnelles : elles ne me fatiguent plus. Je n’ai plus le goût de fuir les personnes; je trouve même plaisir à les rencontrer. Les autres ne sont pas sans reconnaître eux-mêmes les changements qui se sont produits dans mes comportements. Ce qui me confirme, s’il était besoin, que je ne suis pas dans l’illusion quand je constate que mon blocage est disparu : la pierre tombale n’existe plus…

Il y a un élément de cette lettre que j’aimerais souligner, car il est souvent mentionné par d’autres clients: la surprise qu’a eue cette personne de découvrir au fond d’elle-même non pas un “ soubassement de misère, de pauvreté et de mal ”, mais quelque chose de très positif.Un autre client raconte ce qu’a signifié pour lui la traversée du tunnel :

 

Traverser le tunnel, c’est essentiellement courir le risque de retrouver mes racines, mon moi dépouillé, dénudé de ce que les autres voudraient que je sois.Traverser le tunnel, c’est retrouver les vraies ornières qui guident, souvent à mon insu, la charette de ma vie qui a l’illusion d’être conduite par mon conscient.

Traverser le tunnel, c’est avoir enfin accès à des informations, des expériences passées, dissimulées, oubliées, occultées dans la nuit de ma petite enfance, expériences qui ont une influence déterminante sur ma vie actuelle et auxquelles mon conscient n’a pas accès.

Traverser le tunnel, c’est accepter de laisser parler ce silence en moi, qui remonte à mes premières années d’existence et qui a tant à dire sur ce que je suis en vérité: c’est accepter de nommer, de laisser émerger, de laisser se dire cette partie de moi qui m’effraie parce qu’elle porte quelque chose qui serait en contradiction avec l’image de moi que mon conscient s’épuise à maintenir au fil des années.

Traverser le tunnel, c’est accepter de faire la lumière sur les parties ombragées, secrètes de moi; c’est aussi cesser de me battre pour que mon conscient ait le dernier mot sur mon subconscient.

Traverser le tunnel, c’est accepter de refaire le portrait casse-tête de moi-même en acceptant d’utiliser des morceaux jusqu’ici inconnus, et d’autres déjà connus mais réputés ne pas s’emboîter avec les autres, ceci afin de parvenir à une image vraie de ce que je suis, de tout ce que je suis.

Traverser le tunnel, c’est essentiellement vivre une expérience d’abandon, de disponibilité à ce qui est en-dedans de moi, qui veut se manifester et qui est la partie la plus vitale, la plus pure, la plus originale de moi; c’est aussi vivre une expérience d’accueil de cette voix intérieure que j’ai jusqu’ici bâillonnée et qui seule connaît la vérité sur moi-même.

Traverser le tunnel, c’est vivre une expérience de réconciliation entre les parties de moi que j’ai toujours trouvées inacceptables, inavouables parce que non conformes aux attentes de mes parents intériorisés.

Traverser le tunnel, c’est apprendre à me libérer de ces jugements intérieurs de mes parents introjetés face à qui, depuis ma petite enfance, je tente, pour survivre, d’obtenir amour et approbation en étant conforme à leurs attentes et infidèle à moi-même.

Traverser le tunnel, c’est renaître en me donnant la permission d’être, d’exister exactement comme je suis avec tout ce que je suis. C’est essentiellement redevenir le centre de mon appréciation personnelle.

Traverser le tunnel, c’est retrouver la clé de mes vérités fondamentales, vérités auxquelles mon conscient résiste parce que trop préoccupé par les attentes de mon environnement ( ceci incluant le surmoi parental). Il faut savoir que le conscient est un grand trompeur lorsqu’il s’agit de contacter nos vérités profondes.

Traverser le tunnel, c’est vraiment découvrir au coeur de moi le meilleur ami que je puisse trouver; c’est cesser d’avoir peur de ce que je suis…

Traverser le tunnel est essentiellement une expérience de libération intérieure, de dégagement des pièges de l’enfance pour arriver à utiliser pleinement l’énergie vitale qui existe au coeur de tout être, énergie dont la source n’est jamais tarie et que l’on peut retrouver à tout âge.

En bref, traverser le tunnel, c’est essentiellement faire sa vérité, toute sa vérité, en se servant du subconscient que chacun porte au coeur de soi; ce subconscient qui est essentiellement un révélateur, un guérisseur et un sage. Pourquoi ne pas l’écouter et s’en faire un allié?